L’offre de biens immobiliers à louer, en chute libre, entraîne une flambée des loyers. Cette hausse, particulièrement forte dans les dix plus grandes villes, est désormais supérieure à l’inflation.
À Paris (ici rue Cambronne, dans le 15e), la pénurie persiste mais l’offre s’est redressée (+ 10,5 %), après avoir chuté de 54,8 % en 2022 et 2023.
La pénurie de locations s'aggrave. Après avoir chuté de 31,9 % entre octobre 2021 et octobre 2023, l'offre de biens à louer a encore diminué cette année, dans une proportion certes moindre mais dans un contexte où la demande, même si elle se réduit légèrement, reste extrêmement forte (+ 45 % depuis le mois d'octobre 2021).
« Bloqués dans leur projet d'achat, nombreux sont les locataires qui ont été contraints de rester en location, ne permettant pas le roulement des biens. Le stock ne peut se reconstituer, alors qu'il est au plus bas », explique Alexandra Verlhiac, économiste chez le groupe SeLoger.
La chute de l'offre de biens se généralise sur tout le territoire. « Elle touche désormais des villes qui y avaient échappé, telles que Lyon et Rennes. Elle s'accélère dans d'autres métropoles, comme à Lille (– 14,2 % sur un an à fin octobre 2024), mais aussi à Montpellier, Strasbourg, Toulouse et Nice », souligne Alexandra Verlhiac. A contrario, même si le déséquilibre entre la demande et l'offre persiste, la situation s'améliore légèrement à Marseille, Bordeaux et Nantes.
Des hausses supérieures à l'inflation
Le niveau très bas de l'offre entraîne mécaniquement une hausse des loyers. Après une progression de 3,6 % en 2023, elle atteint 4 % sur un an selon le baromètre SeLoger. La hausse est désormais supérieure à l'inflation. L'accélération est particulièrement forte dans les dix plus grandes villes de France : + 4,7 %, contre + 2,8 % en octobre 2023. Même tendance pour les 50 plus grandes villes avec + 4,3 %, contre + 3,3 % il y a un an.
Certaines d'entre elles connaissent même des hausses significatives sur un an, comme à Antibes, où les loyers des appartements ont bondi de 10,1 %, à Nice (+ 7,8 %) et à Marseille (+ 7 %). À l'inverse, Clermont-Ferrand (+ 0,7 %), Béziers (+ 1,1 %) et Grenoble (+ 1,4 %) enregistrent les hausses les plus faibles. Sur un an, aucune ville du top 50 ne voit ses loyers baisser.
La pénurie s'aggrave
À Paris, la pénurie persiste mais l'offre s'est redressée (+ 10,5 %), après avoir chuté de 54,8 % en 2022 et 2023. « La demande ralentit mais elle est encore supérieure de plus de 16 % par rapport à octobre 2021 », constate Alexandra Verlhiac. Et les prix des loyers y ont progressé de 3,7 % sur un an.