Posté le 27 janvier
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Médicaments génériques : la France a des prix 40 % plus bas que les pays voisins


En moyenne, en France, un comprimé de médicament générique est 41 % moins cher qu'en Allemagne, Italie, Espagne et Royaume-Uni. Soit, en 2023, 0,16 euro par comprimé en France contre 0,27 euro en moyenne dans les 4 autres pays étudiés par le syndicat français des génériqueurs, le Gemme.

En moyenne, en France, le prix d'un comprimé de médicament générique est 41 % plus bas que dans les quatre grands pays voisins que sont l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et le Royaume-Uni. Soit, en 2023, 0,16 euro par comprimé en France contre 0,27 euro en moyenne dans les 4 autres pays étudiés.

Le constat ressort de l'étude de 4.600 références de médicaments génériques réalisée par l'association française des génériqueurs, le Gemme, avec les données internationales du cabinet d'études Iqvia. « Les prix sont pondérés par les volumes français afin de tenir compte de l'importance des médicaments en termes de volumes. Sans cette pondération, le prix d'un médicament avec peu ou pas de volume influencerait le prix moyen au même titre que le prix d'un produit avec un fort volume », précise le Gemme.

Les génériqueurs dénoncent depuis des années les baisses de prix annuelles imposées par la Sécurité sociale aux médicaments génériques, déjà très peu chers. Cette étude vient en renfort de leurs demandes dans le bras de fer qui les oppose tous les ans au gouvernement quand s'élabore le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025.

L'Italie, pays le plus cher


Les 4.600 références de médicaments analysées représentent plus de 63 % des génériques commercialisés en France. Un même principe actif pharmaceutique (une molécule) peut correspondre à de multiples références de médicaments variant par leur dosage et leurs versions (pédiatrique etc.). En l'occurrence, les 4.600 références étudiées correspondent à 240 molécules pharmaceutiques remboursées. Le paracétamol en est exclu (il n'a pas le statut de médicament générique).


41 % est un écart de prix spectaculaire, mais c'est une moyenne réalisée entre les prix de quatre pays. Concrètement, le prix moyen français de 0,16 euro hors taxe le comprimé se compare à un prix moyen de 0,21 euro le comprimé en Allemagne, 0,24 euro au Royaume-Uni, 0,29 euro en Espagne et 0,32 euro en Italie, qui est le pays où les génériques sont les plus chers (le double du prix français).

Baisses de prix


« Cette dépréciation de la valeur du médicament générique en France fragilise son modèle économique », souligne le Gemme. A ces prix insuffisants, de l'avis des génériqueurs, s'ajoute une ponction de l'Etat sur la croissance de leurs ventes. Le PLFSS 2025 prévoit néanmoins de plafonner cette année la ponction à 1,75 % de leur chiffre d'affaires (contre 2 % en 2024) et elle devrait disparaître en 2026 pour redonner un modèle économique au secteur.

Désormais pour le Gemme, la priorité est d'obtenir l'arrêt des baisses de prix, voire une revalorisation des génériques quand ils sont produits en France plutôt qu'en Chine ou en Inde. Les médicaments génériques, rappelle le syndicat professionnel, font économiser 2,5 milliards d'euros par an à la Sécurité sociale, comparé aux médicaments originels plus chers.

Ces économies pourraient être encore plus importantes si le système de santé français recourait davantage aux génériques et aux biosimilaires (l'équivalent des génériques quand il s'agit de médicaments biologiques). « En France, le générique représente 42 % du marché pharmaceutique en volume (hors paracétamol), contre 80 % dans d'autres pays (Allemagne, Canada, Pays-Bas…). Pour les biosimilaires, la part de marché atteint 32 % […] en France alors qu'elle dépasse 85 % dans certaines provinces canadiennes », souligne le Gemme.

L'association réclame donc que les pouvoirs publics prennent les mesures nécessaires pour développer l'usage des génériques/biosimilaires. Sans baisser le prix de ces derniers, cela « permettrait de réaliser des économies supplémentaires. Ces ressources pourraient être réinvesties dans le système de santé (soutenabilité de la dépense, souveraineté sanitaire, professionnels de santé…) », propose le Gemme.

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