--- SALAZAR SERPENTARD --- Dans les terres marécageuses du sud-ouest de l'Angleterre, où les brumes s'attardent sur des eaux immobiles et où le silence est parfois brisé par le sifflement d'un serpent, naquit Salazar Serpentard. Dès sa venue au monde, il fut enveloppé dans un mystère inquiétant, une tempête d’ombres et de secrets qui semblait planer au-dessus de sa famille depuis des générations. Les Serpentard formaient une lignée ancienne et redoutée. Les rumeurs prétendaient qu'ils étaient des sorciers capables de converser avec les serpents et de manier des magies oubliées depuis des siècles. Salazar hérita de ce patrimoine, mais aussi d’un fardeau : celui de dépasser la gloire de ses ancêtres et de façonner sa propre destinée. Son père, Alaric Serpentard, était un homme austère et inflexible, connu pour sa maîtrise des enchantements et sa conviction inébranlable en la pureté du sang. Il croyait que la magie ne devait appartenir qu'à ceux qui en étaient dignes par héritage. Sa mère, Elira, douce mais non moins puissante, enseigna à Salazar l’art des potions et l’importance de la ruse, une qualité qu’elle considérait comme essentielle pour survivre dans un monde divisé entre sorciers et Moldus. Salazar montra ses premiers signes de magie dès l’âge de quatre ans, lorsqu’il calma un serpent venimeux qui s'était introduit dans sa chambre. Plutôt que de fuir ou de crier, il s'était accroupi et avait murmuré dans une langue étrange, hypnotisant la créature. Ses parents, en témoins émerveillés, comprirent qu’il possédait un don rare : celui du Fourchelang, un héritage que seule leur lignée semblait transmettre. Ce lien particulier avec les serpents façonna son enfance. Dans les marais, il passait des heures à observer les créatures sinueuses et silencieuses, admirant leur puissance et leur efficacité. Pour lui, les serpents incarnaient l’intelligence froide, la stratégie et la détermination – des qualités qu’il commencerait bientôt à adopter. Adolescent, Salazar commença à explorer les traditions magiques oubliées de sa famille. Ses parents lui confièrent les textes sacrés des Serpentard : des grimoires décrivant des sortilèges interdits, des rituels obscurs et des prophéties anciennes. Il s’entraîna seul dans une grotte non loin de la demeure familiale, un sanctuaire que les villageois redoutaient, croyant qu’il était hanté. Là, il perfectionna l’art des potions, étudia les runes et développa une fascination pour la magie des glyphes protecteurs. Un jour, en fouillant une crypte familiale, Salazar découvrit une légende à propos d’un artefact ancien : un médaillon enchanté qui amplifierait les pouvoirs du Fourchelang. Après des mois de recherches, il le trouva, dissimulé sous un arbre mort, protégé par un nid de vipères. Lorsqu'il le passa autour de son cou, une voix s’éleva dans son esprit : celle d’un serpent ancestral, qui devint son conseiller et son compagnon spirituel. Ces années de solitude et d’étude façonnèrent sa vision du monde. Salazar croyait fermement que la magie était un don précieux, une force qui ne devait être entre les mains que des meilleurs. Il commença à développer une idéologie élitiste : seuls ceux qui étaient issus de familles de sang pur ou démontraient un talent exceptionnel méritaient d’exercer la magie. Cette philosophie le mit en désaccord avec d'autres clans de sorciers. Alors que certaines familles cherchaient à bâtir des ponts entre sorciers et Moldus, Salazar voyait ces efforts comme une trahison de la magie. Selon lui, les Moldus étaient imprévisibles, ignorants et dangereux, des êtres qui persécutaient ce qu’ils ne comprenaient pas. Ses idées radicales attirèrent autant d’alliés que d’ennemis. Salazar quitta un jour sa famille après une querelle violente avec son père, refusant de se conformer aux alliances traditionnelles des Serpentard avec d’autres lignées de sang pur. Il voulait forger sa propre destinée, loin des attentes familiales. Il parcourut l’Angleterre, s'arrêtant dans des villages magiques, proposant ses services en échange de grimoires rares ou de connaissances interdites. En chemin, il fit la rencontre de puissants sorciers, certains partageant ses idéaux, d'autres le défiant. C’est dans ces voyages qu’il développa un projet ambitieux : celui de fonder une école où l’élite magique pourrait prospérer. C’est lors d’un rassemblement de sorciers qu’il croisa pour la première fois Godric Gryffondor, un homme aussi charismatique qu’impétueux, et son exact opposé en tout point. Gryffondor défendait l’inclusion, la bravoure et l’union de tous les sorciers, quelles que soient leurs origines. Leur rivalité fut immédiate, mais aussi teintée de respect. Salazar rencontra également Helga Poufsouffle, une sorcière bienveillante et généreuse, et Rowena Serdaigle, une érudite fascinée par les connaissances. Tous les quatre partageaient un rêve commun : celui de transmettre leur savoir aux générations futures. Malgré leurs différences, ils s’unirent avec pour objectif de créer une école qui deviendrait un sanctuaire pour les jeunes sorciers. Avant la fondation de Poudlard, Salazar Serpentard était bien plus qu’un simple sorcier : il était un visionnaire, un homme complexe animé par des idéaux puissants et une quête insatiable de perfection. Sa jeunesse, marquée par les marais, les serpents et l’ambition, façonna l’un des plus grands mystères du monde magique, une figure dont l’ombre plane encore sur les générations futures.