--- ZEUS --- Sur le mont Olympe, Zeus régnait en maître incontesté, son pouvoir irradiant d’une lumière éclatante qui éclipserait même les étoiles elles-mêmes. Ses décisions, souvent dictées par des désirs capricieux et des volontés tyranniques, étaient exécutées sans hésitation. Les mortels tremblaient à l'évocation de son nom, et même les dieux, redoutant sa foudre, s'inclinaient devant lui. Mais au cœur de sa gloire éternelle, un secret douloureux et honteux persistait : Lykon, son fils illégitime, né d’une union secrète avec la mortelle Callisto. Ce n'était qu'une erreur parmi d'autres, un enfant né de l'une de ses innombrables aventures, un bâtard dont il aurait préféré ne jamais entendre parler. Héra, l’épouse de Zeus, n'était pas prête à accepter l'humiliation que représentait cette liaison. Jalouse et furieuse, elle découvrit rapidement l’existence de Lykon. Sa colère devint incontrôlable et, dans un accès de rage divine, elle mit en œuvre un plan machiavélique pour anéantir la mère et l’enfant, effaçant ainsi toute trace de l'infidélité de son mari. Si Zeus semblait détaché, presque indifférent à ce sort tragique, Héra s'acharna à détruire Callisto, envoyant cette dernière à une mort douloureuse et solennelle. La mère perdit la vie, mais l'enfant, Lykon, fut épargné. Cependant, il se retrouva seul et vulnérable, abandonné dans un monde cruel sans protection, sans amour et sans le moindre regard de son père. Zeus, lointain spectateur de ce drame, ne fit aucun geste pour intervenir. Dans son cœur glacé, Lykon n'était rien de plus qu'un simple rappel de ses erreurs, une tache dans l’immaculée perfection de sa gloire. Il ne voulait pas de ce fils. À ses yeux, Lykon n'était qu’un produit de ses faiblesses humaines, une distraction insignifiante, tout comme les milliers d'autres enfants et femmes qu'il avait laissés dans l’ombre de ses conquêtes. Peu importe la souffrance de l'enfant, rien ne pourrait ébranler son empire, et encore moins ce bâtard qu’il aurait préféré oublier. De son côté, Lykon grandit dans la solitude, une amertume croissante se nourrissant de chaque souffle qu’il prenait. Abandonné et méprisé par son propre père, il vivait avec une haine tenace, non seulement envers Zeus, mais envers tous les dieux qui, d’une manière ou d’une autre, avaient abandonné les mortels à leur triste sort. Il maudissait la divinité qu’il portait en lui, cette lignée maudite qui le reliait à un père qu’il n’avait jamais connu, et qui, malgré tout, le rejetait avec dédain. Mais plus encore, Lykon nourrissait un désir de vengeance furieux, une rage dévorante qu’il jurait de canaliser contre les dieux et leur souveraineté tyrannique. Alors que Lykon rassemblait ses forces et ses alliés, se préparant à renverser l’ordre divin, Zeus, assis sur son trône d'or, observait d’un œil indifférent. Rien ne pouvait troubler sa tranquillité. Les complots des mortels, leurs petites rébellions et leurs luttes, étaient à ses yeux de simples distractions passagères dans l’éternité de son règne. La foudre qu'il brandissait avait frappé des légions d’ennemis, des héros et des rois, et rien n’indiquait que ce jeune fils de l’ombre, nourri de haine et de déception, puisse représenter un danger. Après tout, aucun mortel, même un fils de Zeus, ne pouvait espérer défier la toute-puissance du dieu des dieux. Pour Zeus, l'avenir semblait écrit : l'ordre régnait, les dieux étaient au sommet, et personne n’osait défier sa domination. Son regard se portait sur les horizons lointains, figé dans une sécurité inébranlable, tandis que Lykon, dans les ténèbres, forait le chemin d’une rébellion qui pourrait bien ébranler les fondements mêmes de l’Olympe. Mais pour l'instant, Zeus n’y voyait qu’une brise légère dans l'immensité de sa gloire céleste.