--- CINDER --- Né dans les ténèbres d’un rituel interdit, Cinder est l’incarnation même de l’oubli et de la destruction. Il ne porte pas la lumière du phénix, mais la malédiction d’un phénix noir, conçu non pour renaître mais pour annihiler tout ce qui existe. Il n’est pas un simple être, il est la fin. Une fin qui n'a ni commencement, ni raison, un abîme dans lequel tout se perd. Il y a des siècles, dans un temple oublié, des sorciers, aveuglés par leur soif de pouvoir, sacrifièrent leur humanité pour créer une entité ultime. Ce qu'ils voulurent engendrer était une créature capable de relier la vie et la mort. Ce qu’ils mirent au monde fut bien plus que ce qu'ils avaient imaginé : une créature née d'un feu glacé, une abomination du cycle de la nature, une forme de destruction pure, un phénix obsidienne dont le chant ne portait que l'écho des cendres. Cinder fut le résultat de cette erreur. Un être qui ne portait en lui aucune chaleur, mais un vide abyssal, une mer noire où la lumière se noyait. Dès sa naissance, le ciel s’est assombri. Le vent a cessé de souffler. Son regard froid, un abîme d’un bleu glacé, a plongé le monde dans une nuit sans fin. Ses plumes, noires comme la suie, ses gestes aussi silencieux que la mort elle-même, étaient les présages de la ruine. À ses premiers pas, la terre trembla. Il marcha sur les royaumes, balayant toute vie, détruisant tout ce qu’il touchait. Là où il passait, les créatures se fanaient, les paysages se fanaient, les peuples se fanaient. Sa simple présence figeait l’air, éteignait la lumière, noyait les âmes dans une mer glacée de désespoir. Il ne brûlait pas comme un feu, mais gelait tout sur son passage, effaçant les souvenirs, anéantissant les espoirs, car ce qu’il touchait n’était plus que cendre. Un souffle froid pour désintégrer l’essence même des existences qu’il rencontrait. Cinder ne cherchait ni à comprendre ni à se libérer de sa nature. Il était la fin. L’ultime cycle de la destruction. Pourquoi se libérer de ce qui le définissait ? Ce qui semblait être une malédiction pour les autres était sa vérité, sa liberté. La lumière, la renaissance, la chaleur — tout cela n’était que faiblesse. Lui, il embrassait l’obscurité, il la magnifiait, la modelait à sa volonté. Il était le crépuscule éternel, celui qui avale tout sous le couvert de la nuit. Sans foi, sans pitié, sans remords, Cinder errait parmi les ruines de mondes qu’il avait détruits, absorbant chaque souffle d’agonie qu’il semait, se nourrissant du chaos qu’il provoquait. Il était devenu le maître des ombres, une créature dont la seule loi était celle de l’effacement. Les ténèbres étaient son domaine, son trône. Il ne connaissait ni amis ni ennemis — tous étaient égaux face à sa cruauté. Les pauvres âmes perdues qui croisaient son chemin n’étaient que des jouets pour son amusement, des témoins de son pouvoir. Dans l’obscurité la plus totale, où même les étoiles fuyaient sa lumière, Cinder régnait en maître. Ses ailes, faites de brumes obsidiennes, s'étendaient, emportant avec elles le vent du néant. Et chaque battement était un hymne à la fin du monde, une annonce de la ruine et du désespoir. Là où il marchait, le sol ne portait que des cendres, là où il se posait, la lumière ne revenait plus jamais. Il n’y avait aucune échappatoire. Cinder ne cherchait pas à se libérer de ce fardeau. Il le portait avec la fierté de celui qui a renoncé à tout, à la vie, à la mort, à tout ce qui était. Il était l'oubli incarné, la force inéluctable qui engloutissait tout sur son passage. Cinder ne cherche pas à sauver le monde. Il cherche simplement à détruire ce qui ne mérite plus d’exister. Et quand il s’éteindra enfin, ce ne sera pas une fin. Ce sera la fin de tout.