--- ZAMMOS --- Zammos n’a pas toujours été destiné à hériter du trône draconique. Pendant longtemps, cette place revenait à son frère aîné, Iasad, le premier-né, celui que leur père avait préparé à gouverner et à mener leur espèce vers sa gloire perdue. Mais lorsque Iasad a trahi leur famille, un vide s’est creusé dans l’ordre établi. Quelqu’un devait reprendre le flambeau, et ce fut Zammos. Porter l’héritage d’une lignée aussi ancienne que puissante n’est pas une tâche aisée, mais Zammos l’a acceptée avec une détermination inflexible. Dès l’instant où son père a reporté sur lui toutes ses ambitions, il s’est juré de ne jamais faillir, de ne jamais être un second Iasad. Là où son frère était peut-être trop clément ou trop indécis, Zammos serait fort, inébranlable. Il incarne à présent l’espoir de son peuple et la volonté de restaurer la suprématie des dragons sur un monde qui leur a tourné le dos. Son corps massif, recouvert d’écailles d’un rouge incandescent, reflète la lueur des brasiers éternels qui sommeillent en lui. Ses ailes titanesques, lorsqu’il les déploie, obscurcissent le ciel, et ses yeux, d’un doré perçant, semblent transpercer l’âme de ceux qui osent le défier. Chaque battement de ses ailes est un avertissement, chaque mot prononcé une sentence. Il n’est pas simplement un guerrier, mais un stratège, un souverain en devenir qui sait que la force brute ne suffit pas toujours à remporter la victoire. Depuis son ascension au rang d’héritier, Zammos s’est totalement investi dans la réalisation du rêve paternel : l’éradication des humains et l’instauration d’un règne draconique sur les ruines de leur civilisation. Aux yeux des mortels, il est une menace implacable, un fléau venu du ciel pour les réduire en cendres. Mais lui ne voit pas les choses ainsi. Il ne se considère ni comme un tyran avide de destruction ni comme un monstre assoiffé de sang. Il agit par nécessité, convaincu que la survie des siens exige des sacrifices. Pour lui, les dragons ne sont pas qu’une espèce parmi d’autres, ils sont une famille, un peuple ancien et sacré qui ne doit plus jamais plier le genou devant des créatures éphémères et faibles. Toutefois, malgré sa loyauté absolue envers son peuple, des tensions subsistent entre lui et ses frères. Okiedor, méfiant, l’observe avec prudence, peut-être par peur qu’il suive le même chemin qu’Iasad. Le spectre de ce frère perdu hante encore les terres draconiques, et bien que Zammos ne le montre pas, il ressent le poids de cette comparaison constante. Était-il plus apte que lui à diriger ? A-t-il véritablement gagné sa place ou n’est-il qu’un remplaçant de circonstance, un héritier par défaut ? Il refuse de laisser ces doutes l’entraver. Contrairement à Okiedor, qui considère les autres créatures surnaturelles avec suspicion, Zammos voit en elles des outils, des armes, des pions à manipuler pour renforcer sa cause. Il n’hésite pas à négocier, à forger des alliances, à utiliser la ruse lorsque la force ne suffit pas. Dans les profondeurs brûlantes de son antre, il tisse ses plans avec la patience d’un prédateur en embuscade, sachant que le jour viendra où les cieux s’embraseront sous son règne. Le feu de l’ambition brûle en lui comme une flamme éternelle. Il n’est plus un simple dragon, ni même un simple fils du roi. Il est Zammos, héritier du trône draconique, porteur du destin de son espèce, et il ne reculera devant rien pour assurer leur triomphe.