« C'est le coéquipier modèle » : Mathias Pereira Lage, le happiness manajoueur de Brest Le milieu polyvalent de Brest Mathias Pereira Lage est un indispensable du vestiaire. Qui a su garder la banane, même quand il était sur le banc, avant de briller aujourd'hui. Thomas Doucet (avec Franck Le Dorze) publié le 19 avril 2025 à 19h04 Ses partenaires commencent sérieusement à s'agacer. Ils ont beau essayer par tous les moyens, impossible de battre Mathias Pereira Lage au célèbre jeu vidéo où un plombier défie ses potes dans une course de karts. Le milieu offensif de Brest est comme ça, il adore partager des moments de vie avec le reste du groupe, et c'est aussi à son initiative que les parties de pêche s'enchaînent. Le 5 avril, sur la pelouse de Francis-Le Blé, il a même promené sa bonne humeur en soulevant le panneau d'affichage dévolu au quatrième arbitre, sur lequel était inscrit le score de la victoire contre Monaco (2-1), avant de le lâcher fissa par peur de prendre un carton. Autant de facéties qui en font, à 28 ans, un cadre du vestiaire. « Il propose tout le temps son aide, même en dehors du centre d'entraînement, par exemple si tu as une galère de voiture et qu'il faut te ramener, décrit son ancien coéquipier Lilian Brassier. Il prend des initiatives pour que le groupe vive bien. » « C'est le coéquipier modèle, pense l'ex-Pirate Steve Mounié. Même s'il n'est pas titulaire, il met toujours de l'énergie à l'entraînement, il ne râle pas, ne va jamais se plaindre, alors que parfois ça peut lui amener de la frustration de ne pas démarrer. Il n'est pas du genre à se morfondre ou à abandonner. » « Et il ne fait jamais ressentir son statut, abonde Brassier. Qu'il soit titulaire ou remplaçant. » Là est le petit os. Pereira Lage n'était pas aligné systématiquement en début de saison. « Mais quand il est déçu de ne pas jouer, on peut toujours compter sur lui quand il entre, et ça compte énormément, dit Stéphane Moulin, qui l'a lancé en L1 à Angers en 2019. Il est capable de sonner la révolte par son enthousiasme. Car il a du caractère. Il est discret, mais on sait qu'il est là. C'est l'exemple d'un joueur qu'un coach aime avoir dans l'équipe. » Sa polyvalence, une de ses qualités, a pourtant parfois joué... en sa défaveur. Pereira Lage a été trimballé aux postes d'ailier, de relayeur, de second attaquant, et même de latéral gauche, par exemple contre le Real Madrid (0-3, le 29 janvier en Ligue des champions), pour dépanner mais sans y être vraiment à l'aise. « Dans l'élaboration du jeu, le jeu combiné, parfois, ce n'est pas le meilleur, juge Moulin. Lui, c'est un puncheur, il a besoin d'intensité, d'aller vers l'avant, de percuter. Il est capable de faire des coups parce qu'il ose. » Chose qui s'est produite notamment à Toulouse (4-2, le 30 mars), où il a pris de vitesse Charlie Cresswell avant de marquer. Une récompense bienvenue pour ce Clermontois de naissance qui, lorsqu'il rentre chez lui l'été, va observer les sprinters du coin afin d'optimiser sa posture. « Il a des qualités athlétiques, développe Mounié. Chaque année, il pulvérise tout aux tests VMA. C'est un joueur qui méritait plus de temps de jeu. Éric Roy l'a compris et Mathias répond présent. » L'ancien international Espoirs portugais (3 sélections) reste effectivement sur 9 titularisations, toutes compétitions confondues, et réalise sa meilleure saison dans l'élite d'un point de vue statistique (4 buts, 7 passes décisives). En fin de contrat en juin après trois années en Bretagne, il a reçu une offre de prolongation, qui est à l'étude. De quoi entamer le sprint final avec appétit.