Un malheureux accident.

Un malheureux accident.

La voiture dévale la pente abrupte de la colline. Le véhicule va tomber et je serai enfin débarrassé de ce crampon de Georges. Cette personne qui m’a tant éloigné d’Irène et qui attire toute son attention disparaitra enfin. Quelle-sera la réaction d’Irène ? Sera-t-elle attristée ou au contraire, débarrassée d’un poids ? Quels seront ces mots au moment où la voiture basculera avec à son bord, Georges, son bien-aimé ? Me dénoncera-t-elle pour meurtre ou le remerciera-t-elle ? Peu importe car à ce moment précis, elle sera libre.
J’entends un bruit. La portière s’ouvre en laissant sortir Georges. La voiture tombe. Je repense à mon plan qui éclate en mille morceaux. Irène n’a rien remarqué. Elle est toujours retournée devant la table d’orientation surplombant Le Havre. Je l’entends prononcer quelques mots indécis :
« Ah oui l’église est là ! Mais si nous passons par ici, je ne suis pas sûre de la retrouver, alors si nous descendons par ce sentier… »
Un craquement de brindille me fait sursauter. Devant moi se trouve Georges. Il ne tremble pas Il n’a pas l’air d’avoir eu peur (ou n’est-ce qu’une impression ?)
« Bernard…
-O…Oui ?
-Je me reposais dans la voiture et tu as essayé de me tuer… »
Irène se retourne. Elle a entendu le mot « tuer ». Elle nous demande ce qu’il se passe. Georges lui explique tout. Irène est choquée. A cet instant, l’amant de cette dernière se met à me frapper. Je n’ai jamais su me défendre et je donne des coups dans le vide.
De longues minutes passent. Je constate la force que Georges peut exercer avec ses poings quand il est mécontent. Je souffre. Dans ce moment de détresse, je le pousse. Je le vois trébucher sur une pierre derrière lui. Il tombe du haut de la falaise. Il chute sur cette route à grande circulation que j’avais vue depuis le début. Irène se précipite en bas : elle crie. Les mouvements se sont arrêtés et un grand nombre de personnes regardent vers la colline où je me trouve. Georges est mort. Malgré mon plan qui avait échoué, il venait de mourir.
La police m’arrêta pour homicide mai peu importe ; j’ai fait tout cela pour Irène.